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Rea se livre (partie 2) : Garder la motivation, les adversaires 2022 et la perspective de la retraite

Thursday, 3 February 2022 08:40 GMT

Dans cette deuxième partie de notre entretien, le sextuple Champion du Monde revient sur sa motivation, ses rivaux, le niveau du WorldSBK et la suite tant redoutée par les pilotes...

Le coup d’envoi de la saison 2022 du Championnat MOTUL FIM World Superbike approche à grands et le calendrier des essais hivernaux est déjà bien entamé. Nous avons profité du roulage à Jerez pour discuter avec Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK), qui a perdu sa couronne l’an passé. Dans la deuxième partie de cette entrevue, le Nord-Irlandais évoque sa motivation sans faille pour récupérer le titre et comment la retraite de Chaz Davies a fait naître une étrange sensation. Retrouvez la première partie ici.
 
Une motivation plus forte que jamais… 
 
Rea se dit aussi motivé qu’avant, si ce n’est plus ! « Quand les gens demandent quelle différence de motivation il y a entre continuer à gagner et essayer de battre quelqu’un à nouveau, c’est la même chose, avoue-t-il. Quand vous gagnez, c’est presque comme si la peur de ne pas gagner vous gardait motivé. Lorsque vous l’acceptez enfin, que vous êtes deuxième et que vous êtes en accord avec ça, vous pouvez aller de l’avant. Il n’y a plus de peur, et tout ce qui compte, c’est d’essayer de gagner. »
 
« Cette intersaison a été très agréable ; de temps, lorsque vous empochez un titre, c’est incroyable : pour la télévision, pour les médias… Mais ce que vous ne voyez pas en coulisses, ce sont les obligations marketing, de devoir prendre l’avion partout pour rendre visite à un sponsor, un équipementier ou un pays. La dernière fois que j’ai pris l’avion avant ce test, c’était en décembre pour venir ici. J’ai donc passé un bon hiver. Parfois, le poids du n° 1 est lourd. J’ai apprécié les côtés positifs de ne pas être Champion du Monde, mais cela ne l’emporte pas sur le fait de vouloir ce #1 ; je le veux et je vais travailler dur pour le récupérer cette saison. »
 
Toprak le favori, Bautista de retour chez Ducati et du sang frais du MotoGP™
 
Au sujet de ses adversaires pour 2022, Rea a bien évidemment cité qu’il a dû affronter l’an denier, à commencer par le protégé de Kenan Sofuoglu. « Toprak est-il l’homme à battre ? Eh bien, nous verrons, souligne Rea. Vous seriez idiot de parier contre lui et j’ai vraiment l’impression qu’il part en tant que favori. Je pense que cela aide pour les préparatifs ainsi qu’au niveau du buzz qui règne autour de lui et de son avenir. Je suis curieux de voir comment il va se comporter en 2022. En WorldSBK, on n’est jamais sûr. En dehors de Toprak, il y a eu tant de gars qui ont figuré sur le podium l’an dernier, beaucoup de surprises, de pilotes et de vainqueurs. C’était incroyable ! »
 
Et d’ajouter : « Je m’attends au même genre de saison ; des rookies avec plus d’expérience, des usines qui en savent plus, des changements de line-ups comme Bautista chez Ducati, Redding chez BMW, mais aussi des pilotes MotoGP™ qui arrivent chez Honda ! C’est le changement ! Dans ce contexte, vous devez saisir la place de chacun et je suis sûr qu’après trois ou quatre manches, nous verrons comment se profilera le Championnat. En ce qui me concerne, je me concentre sur moi-même. Si je peux le faire, alors je me battrai pour les podiums et j’espère un peu plus. »
 
La retraite : « Je sais que mon heure viendra »
 
Après avoir gagné tant de titres, Rea a indiqué d’où venait sa motivation, même après autant de succès. « À ce stade de ma carrière, j’ai l’impression que la motivation est à son comble, confie-t-il. Je n’ai pas besoin de rouler à la limite… enfant, tout ce que je voulais, c’était d’être Champion du Monde et j’y suis arrivé en 2015. En ce moment, je suis motivé uniquement par la victoire, par le fait de repousser les limites de ma moto, par le fait de battre mes adversaires, mais j’éprouve également beaucoup de plaisir à voyager dans des endroits nouveaux et à travailler dur avec mon équipe en coulisses. Je ne sais pas quand ça s’arrêtera… La retraite de Chaz a été une sensation étrange pour moi cette année. Il a été mon rival dans toute ma carrière et j’avais presque envie d’aller voir Chaz et de lui dire : “Hé mec, est-ce que c’est quelque chose qui s’installe au fil des saisons ou des courses ? Ou est-ce que ça arrive comme ça un jour et c’est tout ?” parce que je sais que mon heure viendra, mais je tiens à le faire à ma façon. »
 
« C’est ce que je veux… c’est comme ça que je vois les choses. Je dois dire que ce feeling n’existe pas en ce moment. Il s’agit de gagner, d’essayer de faire de mon mieux chez Kawasaki et d’en profiter au passage. Cela représente beaucoup d’efforts pendant l’intersaison comme à la maison. De plus, pour l’équipe, le calendrier est très chargé. Si vous n’en profitez pas, c’est qu’il est temps de tirer sa révérence, mais tant qu’il y a la possibilité de s’imposer et de s’amuser, je serai sur la grille, c’est sûr. »
 
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